tag:blogger.com,1999:blog-3299959524946750619.post4690092582964934873..comments2023-12-03T09:53:01.102-05:00Comments on SOPHIE MORIN: "50 shades of Grey" et les pratiques sadomasochistesUnknownnoreply@blogger.comBlogger2125tag:blogger.com,1999:blog-3299959524946750619.post-62597864980002239372015-02-15T12:23:29.245-05:002015-02-15T12:23:29.245-05:00Bonjour Patricia,
j'apporterai quelques préci...Bonjour Patricia,<br /><br />j'apporterai quelques précisions en fonction des points que j'ai abordés dans mon texte.<br /><br />Pour ce qui est des pratiques sadomasochistes, beaucoup de personnes se limitent à intégrer leurs pratiques à leur vie sexuelle. Par contre, certaines personnes font le choix de maintenir ce jeu de rôle dans leur vie du quotidien aussi. À la base, ce qui est sensé être un jeu de rôle devient le quotidien. Comment être en mesure de distinguer la personne du personnage si le personnage est là au quotidien? C'est ce que soulevait l'auteur Pat Califia dans un de ses ouvrages.<br /><br />Le point, c'est que si deux personnes font le choix de vivre une partie de leur vie selon un contexte et des règles précises, il y a, à un certain moment un "retour à la normale"; la personne ne perd pas son identité. Elle sait qu'elle a un personnage et une identité. Le point que soulevait Califia, et que je partage, c'est comment est-il possible de prétendre à un jeu de rôle s'il ne prend jamais fin? C'est dans ce genre de situation qu'on parlerait d'une quasi impossibilité de jeu de rôle et qu'il s'agirait plutôt d'une dynamique de violence conjugale .<br /><br />Ce qu'il y a de particulier, c'est qu'un même comportement observable pourrait être le fruit d'une dynamique de violence conjugale OU du sadomasochisme. Ce qui distingue les deux, c'est que pour le sadomasochisme, cette dynamique est le fruit d'un consentement libre et éclairé et l'autre non. La violence conjugale implique de la manipulation, ce qui n'est pas sensé avoir lieu lorsqu'on parle de sadomasochisme. Cette distinction est un des éléments très importante pour départager les deux phénomènes.<br /><br />Si je reviens au personnage du film, Grey ne tente pas de manipuler sa partenaire. Il lui expose ses goûts, ses souhaits, ses aspirations et ses besoins. ceux-ci ne conviennent pas à la majorité de la population. Et il laisse le choix à sa partenaire d'accepter ou non. Il l'invite à faire ses propres recherches avant de consentir à l'entente. Il n'y a pas de manipulation et de jeux caché: tout est sur la table.<br /><br />Une personne dans une dynamique de violence conjugale veut contrôler à tout prix; pas le personnage du film (certaines nuances seraient à amener par rapport au livre). Je sais que c'est étrange, mais le principe du sadomasochisme, c'est de dire "Je veux te contrôler, uniquement si tu le veux". Il souhaite ardemment qu'elle accepte, mais on ne peut pas parler du mécanisme mis en place par des personnes dans une dynamique de violence conjugale.<br /><br />Je suis tout à fait conscience que la limite est mince. Mais même si elle est mince, cette limite existe.<br /><br />Sophie Morinhttps://www.blogger.com/profile/05266809571444310275noreply@blogger.comtag:blogger.com,1999:blog-3299959524946750619.post-65302725979277473922015-02-15T11:20:59.189-05:002015-02-15T11:20:59.189-05:00Bonjour Sophie,
Je vous suis depuis des années, e...Bonjour Sophie,<br /><br />Je vous suis depuis des années, et j’ai beaucoup d’admiration pour votre travail. <br /><br />Je ne peux m’empêcher de réagir à ce billet. D’emblée, j’avoue ne pas avoir vu le film, ni lu le livre, et je ne compte pas y consacrer une minute de ma vie.<br /><br />Mon opinion se base sur votre analyse.<br /><br />Je propose une distinction bien nette entre sadomasochisme, une pratique sexuelle, et violence. <br /><br />Vous dites « … l'homme souhaite non seulement avoir des pratiques sexuelles sadomasochistes, mais l'inclure dans un mode de vie. Il est à savoir que ce n'est pas du tout le cas de la majorité des personnes qui s'adonnent aux pratiques sadomasochistes. »<br /><br />Je vous suis. Que l’on expose des pratiques masochistes dans un film, et que ça plaise à un certain public pour toutes sortes de raisons, soit.<br /><br />Vous mentionnez : « Le fait de ne pas réellement faire de coupures entre les pratiques sexuelles et la vie quotidienne lorsque le sadomasochiste s'inscrit dans le cadre d'une dynamique de couple peut devenir extrêmement malsain, voire, devenir une dynamique de violence conjugale. » <br /><br />Confondre, ou plutôt corréler de trop près une relation malsaine avec une dynamique de violence conjugale m’apparaît périlleux. Encore aujourd’hui, plus de 100 maisons d’hébergement accueillent des milliers de femmes victimes de violence conjugale annuellement. Cette problématique sociale s’inscrit dans la problématique plus large de la violence faite aux femmes. Dans sa déclaration sur l’élimination de la violence contre les femmes, adoptée le 1er décembre 1993, l’Assemblée générale des Nations Unies a reconnu que cette violence est la manifestation de rapports de force historiquement inégaux qui ont abouti à la domination des hommes sur les femmes.<br /><br />Plus près de chez nous, au Québec, le plan d’action gouvernemental 2012-2017 définit la violence conjugale : elle comprend les agressions psychologiques, verbales, physiques et sexuelles ainsi que les actes de domination sur le plan économique. Elle ne résulte pas d’une perte de contrôle, mais constitue, au contraire, un moyen choisi pour dominer l’autre personne et affirmer son pouvoir sur elle. <br /><br />Vous dites : <br /><br />« Nous assistons à la mise en scène d'un homme qui a besoin de tout contrôler pour ne pas sentir que le monde s'écroule sous ses pieds, y compris le contrôle de sa partenaire dans toutes les sphères de sa vie: sa sexualité, son alimentation, ses allées et venues, etc. Le contrôle, c'est probablement ce qui l'a gardé en vie, lorsqu'il était enfant. Mais devenu adulte, ce contrôle n'est plus une fatalité, mais un choix qu'il fait. En ce sens, on ne peut pas parler d'une relation saine entre deux adultes. »<br /><br />Vous terminez en renforçant l’idée d’une relation malsaine entre deux adultes. À la lumière de ce que je comprends du film, il s’agit de plus que ça. Il s’agit d’un homme qui, au-delà du plaisir sexuel, persiste à dominer sa conjointe dans toutes les sphères de sa vie. On parle de violence conjugale. Et c’est grave parce qu’on peut en mourir. Ainsi, aucune raison ne peut servir à expliquer la violence : la ligne est si mince entre explication et justification…<br /><br />Une victime de violence conjugale doit bien comprendre ce qui lui arrive pour parvenir à s’extirper du contrôle, de la domination. Lui suggérer qu’elle peut être « dans une relation malsaine », sans nommer l’agression, ne fait que la "revictimiser."Anonymoushttps://www.blogger.com/profile/10574185624903663552noreply@blogger.com