Ayant été en vacances un peu plus d'un semaine, j'ai un peu moins suivi l'actualité des derniers jours. Par contre, je suis tombée sur un excellent article à propos de l'hypersexualisation. Comme vous l'avez peut-être lu dans les dernières semaines, des chercheurs de l'UQAM disent que nos jeunes ne sont pas hypersexualisés et qu'il faut arrêter de s'alarmer.
Il y a par contre une différence entre l'hypersexualisation des jeunes et l'hypersexualisation ou la sexualisation de l'espace publique. Parce que l'étude de Blais et al. est très intéressante et remet certaines choses en perspective, mais que cela ne signifie pas que l'hypersexualisation n'est pas un phénomène préoccupant, je vous invite très sincèrement à lire "L'hypersexualisation des filles: ceci n'est pas qu'une pipe!" qui est paru dans le Devoir. L'article n'est pas récent, mais tout à fait d'actualité et vous permettra peut-être de mieux comprendre les nuances à faire entre "Nos jeunes sont hypersexualisés" et "Nous vivons dans ne société hypersexualisée et c'est préoccupant parce que...".
Bonne lecture!
2 Commentaires
Une critique je porte au discours sur l'hypersexualisation, porté notamment par des sexologues (je pense Jocelyne Robert, mais peut-être que je me trompe sur le nom exacte). C'est que, nécessairement, les sexologues en milieu scolaire vont rencontrer des jeunes qui ont des problèmes ou des questions (parce on consulte pa un sexologue si on a pas des questions ou des problèmes). Donc, ils n'ont pas un échantillon représentatif des jeunes, et ils basent leurs affirmations et leurs opinion la dessus, qu'ils répètent dans les revues et journaux. Bref, présent-ils des évidences davantage annecdotiques que fondées sur la recherche? Un peu comme un oncologue en viendrait a conclure que tout le monde est cancéreux parce que tout les gens qui viennent le voir ont le cancer... Quel est votre opinion à ce sujet, est-ce que je suis dans le champ ou d'après-vous, c'est une erreur méthodologique de la part des sexologues?é.
Vous pouvez aller lire ce texte sur son blog pour comprendre pourquoi: http://jocelynerobert.blogspot.com/2009/11/qui-parle-encore-dhypersexualisation.html
Maintenant, je vais faire une légère mise au point sur la présence des sexologues dans le milieu scolaire.
Premièrement, les sexologues sont très rares à travailler dans le milieu scolaire. Ceux et celles qui y travaillent ont souvent des contrats ponctuels pour faire des ateliers de sensibilisation dans les classes sur divers thèmes. Les sexologues qui rencontrent des étudiant(e)s en individuel dans un bureau est donc très peu habituel; les commissions scolaires ont rarement conscience que des sexologues dans les milieux scolaires pourrait être très très pertinent, mais surtout, la volonté de trouver du financement pour nous payer pour être là (mais ça c'est une autre histoire).
Ensuite, je crois qu'il faut faire confiance au professionnalisme des sexologues. Il faudrait manquer de vision globale pour attitrer à tout les adolescents et adolescentes les comportements de quelques uns.
Je ne peux pas parler au nom de tous les sexologues et je ne peux pas parler avec certitude de ce qui se passe dans toutes leurs têtes, mais je crois qu'en général, la principale préoccupation des sexologues qui travaillent dans les écoles est de répondre aux questions des jeunes par rapport à la sexualité en général et à leur sexualité en particulier.
Selon moi, on peut faire un lien entre l'hypersexualisation et la teneur des questions des jeunes. Comme vous et moi, peu importe votre âge, à l'adolescence on souhaite savoir "si on est normal". Les questions des jeunes en ce moment sont parfois beaucoup plus crues, car plusieurs images en lien avec la sexualité qu'ils et elles voient sont beaucoup plus crues. Mais quoi qu'il en soit, ces questions parfois trash (ex.: est-ce que je dois faire les trois trous quand je vais faire l'amour?) cache des questions comme "comment ça se passe quand on fait l'amour, parce que a m'inquiète un peu...".
Et je vais vous faire une confidence. Selon moi, les individus qui portent un discours sur les terribles impacts de l'hypersexualisation des jeunes et sur les comportements hypersexualisés des jeunes ne sont rarement des sexologues... À mon avis (subjectivement assumé), il s'agit plutôt d'individus ou de groupes d'individus qui ont lu un livre ou un article, ont eu l'impression d'avoir tout compris et souhaitent offrir des ateliers dans les écoles. Vous savez, pour demander du financement parfois, avoir un discours alarmiste c'est payant.
Mais pour avoir eu à côtoyer et à travailler avec certaines de ces personnes, je peux vous dire que plusieurs d'entres elles s'improvisent spécialistes et sont très loin d'avoir les compétences requises pour assumer cette tâche.
Mais bon, mon avis ne sera peut-être pas partagé.
J'espère avoir répondu à votre question!