Il importe de connaître l'histoire et de savoir d'où on vient; qu'est-ce qui a construit notre société, notre culture et nos valeurs, etc. Mais on ne se le cachera pas, certains éléments qui font partie de l'histoire sont peu reluisants.
Jusqu'où doit-on aller pour transmettre l'héritage culturel? Devrions-nous mettre certaines limites? Devrions-nous laisser de côté certains éléments qui ont fait partie de l'enfance de nos parents et nos grands-parents, parce que nous prenons conscience de leur barbarie?
Lorsque je travaillais dans les camps de vacances, une amie s'était insurgée qu'on chante "j'ai ramené du fond du Zimbabwe" qui avait un caractère raciste et xénophobe et souhaitait que nous cessions de la chanter; avait-elle raison de faire une telle demande?
Aujourd'hui, je viens d'être confrontée à une comptine pour enfant qui banalise la violence conjugale, et ce, très ouvertement. Une compagnie l'a même endisquée et en a fait une comptine illustrée et animée. La voici:
Jusqu'où doit-on aller pour transmettre l'héritage culturel? Devrions-nous mettre certaines limites? Devrions-nous laisser de côté certains éléments qui ont fait partie de l'enfance de nos parents et nos grands-parents, parce que nous prenons conscience de leur barbarie?
Lorsque je travaillais dans les camps de vacances, une amie s'était insurgée qu'on chante "j'ai ramené du fond du Zimbabwe" qui avait un caractère raciste et xénophobe et souhaitait que nous cessions de la chanter; avait-elle raison de faire une telle demande?
Aujourd'hui, je viens d'être confrontée à une comptine pour enfant qui banalise la violence conjugale, et ce, très ouvertement. Une compagnie l'a même endisquée et en a fait une comptine illustrée et animée. La voici:
Croyez-vous que, sous prétexte qu'une chanson fait partie de l'héritage culturel (l'héritage culturel français si j'ai bien compris), nous devrions continuer de la chanter à nos enfants? Devrions-nous faire pression sur les compagnies de disque et les éditeurs de livres pour enfants pour leur rappeler leur rôle social?
9 Commentaires
Ne pas exposer ses enfants à ce qu'est le sexisme et l'horreur en général, c'est manquer une occasion de leur apprendre ce qu'est le sexisme et comment lutter contre l'horreur.
À propos, vous connaissez «Souvenirs d'un vieillard», extrait de la Bonne chanson de l'abbé Gadbois? En 2010, ça passerait presque pour de la pédophilie:
«Dernier amour de ma vieillesse,
Venez à moi petits enfants.
Je veux de vous une caresse,
Pour oublier, pour oublier mes cheveux blancs.»
De plus, dans les contes cités, les comportements méchants sont associés aux méchants (notion simpliste du bien et du mal, mais quand même).
Dans la comptine, on présente cette violence comme de "juste ce qu'il faut"; est-ce la même chose? Il me semble que non...
En plus, es comportements méchants dans les contes ne sont pas associés qu'aux méchants, après-tout, Hansel et Gretel poussent la sorcière dans son four et la font brûler vive.
Mais bon, je comprend pas la morale de la chanson vraiment. Que même les hommes qui semblent si droit et si justes font des choses pas correctes comme battre leurs femmes?
Les enfants sont pas mal plus capable de faire la part des choses qu'on le pense quand on leur en laisse la possibilité.
Et Sophie Sexologue, je pense qu'anyways, la vaste majorité des parents ne lisent même pas d'histoire à leurs enfants, c'est Disney qui leur raconte à la tévé...
Il y a aussi une version de la chanson où les gendarmes viennent arrêter le cordonnier parce qu'il a battu sa femme et il se retrouve en prison.
Je comprends tout à fait que le contexte était différent il y a plusieurs années. Mon questionnement est de savoir si on doit maintenir cet héritage culturel en connaissant aujourd'hui tous les impacts de la violence conjugale.
Vous qui avez grandi avec cette chanson, l'avez-vous chanté à vos enfants et petits-enfants?
Pas trop certaine d'avoir chanté le petit cordonnier, celui-là qui battait sa femme à mes enfants, mais je l'ai peut-être bien fait. Nul doute que je leur ai alors expliqué les circonstances historiques et l'évidence que les temps ont bien changé (bien que, fort malheureusement, la violence conjugale existe toujours et ce n'est certainement pas à cause d'une innocente vieille chanson!)
Et pour ce qui est des chansons de camp de jour, les enfants comprennent bien l'humour de celle-ci. La chanson du Zimbabwe, je ne la trouve pas xénophobe, mais caricaturale et drôle. (À la limite même, féministe, c'est la jeune fille qui remplace son copain, parce qu'elle le décide). Si nous censurons ces chansons, nous en chanterons plus la petite mabndarine (qui rencontre un garçon citron, et après un zeste déplacé, elle a un pépin...) ni celle du petit minou (qui finit écrasé par un gros camion).
Je travaille encore dans les camp de jour et les enfants comprennent bien plus l'humour de ces chansons et savent voir au delà du premier degré, même les plus petits.