Depuis quelques jours, le nombres d'histoires de harcèlement sexuel, d'agression sexuelle et de violences diverses fusent sur les réseaux sociaux.

Tout le monde n'est pas au même endroit dans son deuil de vivre dans une société pacifique et non-violente.

Voici les différentes étapes qu'il peut y avoir, au travers desquelles vous pouvez passer, que vous ayez été victime, agresseur, les deux, une personne proche ou autre.

Je vous invite à être attentif.ive à votre processus et à conscientiser que tout le monde n'est pas au même stade que vous. Ces observations vous permettront d'avoir plus de compassion pour vous et pour les autres.

1) Le choc: C'est la surprise, la stupéfaction. À cette étape, on encaisse sans avoir les mots pour nommer ce qui se passe. C'est à cette étape que sont les personnes qui ne réagissent pas et qui ne disent rien.

2) Le déni : À cette étape, les gens ne veulent pas voir ou croire ce qui vient de les choquer. La charge émotive ressenti est trop grande et c'est une façon de chercher à se protéger d'émotions envahissantes. "Ben non, ça n'existe pas. Les victimes inventnt. Ces personnes dénoncées sont des bonnes personnes et n'auraient jamais fait ça".

3) Le marchandage: À cette étape, les personnes acceptent d'être en contact avec une partie de la réalité seulement, alors qu'une autre partie reste dans le déni. Cette étape vise à métaboliser tranquillement cette très grande émotion: "Ben là, ça doit pas être si pire que ça. Les victimes ont peut-être exagérées. Les personnes qui ont commis ces gestes n'étaient probablement pas conscientes de ce qu'elles faisaient".

4) La colère : À cette étape, les personnes sont d'avantage en contact avec l'ensemble de la situation réelle inacceptable et ne veulent pas accepter cette situation. La colère est une émotion active, qui exteriorise. On ne veut plus en soi ce traumatisme. C'est l'étape à laquelle la dénonciation se fait, l'étape où les choses sont nommées avec agressivité. L'étape parfois aussi où la colère se transforme en violence et que les gens vont trop loin.

5) La dépression : C'est la phase à laquelle les personnes prennent conscience que leurs actions sont limitées par rapport à la situation réelle. Les personnes prennent conscience qu'elles ne sont pas toutes puissantes et ne peuvent pas tout avoir. Pour les personnes qui ont été violentes et qu'elles ont dépassé les limites, elles font face à la réalité que leur violence et leur destructivé a des conséquences. À cette étape, elles voient la partie destructrice en elles, celle qu'elles ne voulaient pas voir et qui fait mal. Pour les victimes, c'est de voir que malgré la colère et les dénonciations, elles continuent d'être blessées. Que les dénonciations ont été une partie importante, mais qu'elles ne régleront pas tout. Peut-être aussi de voir que la personne violente refuse de prendre ses responsabilités face à la situation. À cette étape, les personnes sont en inaction. Elles n'ont pas encore décidé si elles vont avancer ou reculer dans le processus. Si elles vont continuer de défendre leur Ego (donc de reculer) ou prendre soin d'elles et de leur blessures pour continuer à avancer (passer à la prochaine étape).

6) La résignation: C'est la phase à laquelle les gens voient qu'ils ne peuvent pas changer le passé. C'est une phase douloureuse qui peut faire réapparaître toutes les étapes précédentes. C'est la prise de conscience de cette fatalité, que rien ne pourra ramener la situation d'avant. Cette période est charnière entre la résolution du deuil ou le maintien de la détresse aiguë. À cette étape, il n'y a pas d'action. La personne est revenue à l'intérieur d'elle-meme et est passive. À cette étape, les personnes ont le sentiment d'être seulement une victime (pour les victimes) et seulement des agresseur (pour les agresseurs).

7) L'acceptation: Contrairement à la résignation, la personne intègre qu'elle n'a pas le pouvoir de changer le passé et qu'elle est un être complexe. Qu'elle a vécu quelque chose de difficile, qu'elle en a été victime, mais qu'elle a aussi les outils pour pouvoir continuer à avancer malgré tout. Les outils ne sont pas nécessairement disponible, mais la personne voit la possibilité de continuer à avancer. C'est l'étape où les personnes qui ont été victimes et agresseur voient ce qu'elle ont vécu comme une partie d'eux-elles, mais pas la totalité d'eux-elles.

8) La reconstruction: C'est l'étape à laquelle les personnes s'impliquent activement pour faire de leur vie ce qu'elles veulent, en accueillant leur blessures, en les utilisant pour mieux se connaître et devenir plus fortes, graduellement. Les blessures restent, mais ne prennent plus toute la place.