Un avocat islamiste vient de gagner un procès qui va interdire à tous et toutes la fréquentation des sites pornographiques en Égypte.

Plusieurs arguments fusent pour justifier cette décision; les deux principaux étant que le peuple islamiste n’est pas sensé visionner ce genre de contenus et qu’il est nécessaire de protéger les enfants et les adolescents d’avoir accès à ce matériel.

D’accord. On peut être contre la pornographie, mais qu’implique l’interdiction d’accès aux sites pornographiques? Quels sont les sites qui seront caractérisés de « pornographiques »? Est-ce que tous les sites ayant un lien avec la sexualité seront interdits? Comment classera-t-on les sites d’éducation à la sexualité? Ou les sites traitant de l’anatomie et de la biologie?

Ce genre de décision est inquiétante, car couper l’accès à de l’information pertinente et éducative à propos de la sexualité laisse les gens dans l’ignorance, ce qui les met d’avantage à risque; à risque de contracter des ITSS, de vivre des grossesses non-désirées, d’être victimes de violence sexuelle (confondre absence de consentement et devoir), etc.

De plus, cette décision de la Cour est un peu hypocrite quand on apprend que l’accès aux films pornographiques restera accessible par la télévision câblée.

À l’ère de l’hypersexualisation, croyez-vous que le Canada devrait se pencher sur la législation du matériel pornographique? Si oui, sur quel type de matériel? Le web? Les boutiques érotiques? Les vidéoclips? Etc.

Exprimez-vous! Qu’en pensez-vous?

Sophie Morin, Sexologue-Consultante