Aujourd’hui, je suis tombée sur un article qu’on classifie « style de vie ». Le titre de l’article? « 10 phrases que les hommes ne veulent pas entendre au lit ». En voyant le titre, ça a piqué ma curiosité : « Véhicule de stéréotype ou non cet article? Allons lire ». Sur dix, il y avait deux éléments rigolos : « Est-ce que c’est rentré? » et « Cache-toi, mon mari vient d’entrer! ». Mais les huit autres étaient plutôt stéréotypés, voire jugeant. J’ai décidé de vous les présenter en ajoutant mes réflexions.
"Mon ex me faisait..."

Il n'y a rien de pire que d'entendre parler de l'ex, surtout dans ses moments d'intimité. C'est un beau refroidissement. On peut comparer dans sa tête ou encore guider l'autre vers ce que l'on aime, mais mieux vaut ne pas parler de l'ex lors des ébats. Et pire, ne surtout pas prononcer son nom durant l'acte!


Parler de son ex? Peut-être pas le meilleur contexte. Savoir guider son partenaire sur ses préférences sexuelles? Souhaitable! Un nouveau partenaire n'a pas de radar pour détecter vos zones érogènes. 
« C'est tout ?»
Ouch ! Voilà de quoi frapper l'égo de monsieur de plein fouet. Encore là, que devrait-il répondre ? «Heu, désolé la prochaine fois je vais faire mieux, promis». Et après on se demande d'où vient la pression pour la performance au lit !

Hum... "C'est tout?", c'est pas la phrase qui a le plus de tact... Toutefois, ça pourrait aussi signifier, de façon maladroite, que monsieur (ou madame) a très peu été dans la relation et est resté centré uniquement sur son plaisir. Il serait facile de rester coller sur les mots et de ne pas essayer d'en comprendre le sens. Avant d'essayer de jeter le blâme sur l'autre, il peut-être pertinent de se questionner aussi sur soi.
« Je veux seulement te regarder dormir. »
Quand on a terriblement envie de quelqu'un, on ne veut le regarder dormir. On veut lui sauter dessus et passer une torride nuit avec lui. Alors, c'est définitivement une mauvaise nouvelle!
C’est vrai que lorsque une personne a du désir sexuel, elle a habituellement envie de faire l’amour. Mais une personne n’a pas toujours du désir sexuel. Parfois, le désir est sexuel, parfois, le désir est amoureux et « avoir envie de regarder l’autre dormir » peut combler son désir amoureux. C’est vrai que le mâle stéréotypé qu’on nous présente sans cesse est sensé être toujours prêt et avoir toujours envie de relations sexuelles. Dans la réalité, les hommes ont parfois envie de faire du cocooning et sont capables d’éprouver du désir amoureux sans éprouver de désir sexuel. Ce serait bien qu’on cesse de véhiculer ce stéréotype des hommes.
« C'est ma première fois. »
Oui, les hommes ont une certaine fierté à être le premier amant d'une femme. Mais seulement jusqu'à 18 ou 19 ans. Après, ça risque de causer un malaise.

Ouf... Est-ce qu'une femme qui n’a jamais eu de relations sexuelles passé l’âge de 20 ans devrait le cacher? Une femme qui n’a pas eu de relation sexuelle à 25 ans vit peut-être de l’angoisse et du stress et peut-être même qu’elle se juge de ne pas avoir passé ce stade. N’aura-t-elle pas besoin du support de son partenaire pour vivre cette première expérience?
Quel est le sens de ce commentaire? Que passé l’âge de 20 ans, un homme souhaite pouvoir faire l’amour avec une femme sauvagement sans se soucier qu’elle ait mal? Ça envoie le message qu’un homme ne souhaite pas se soucier de sa partenaire. Ce n'est pas un peu réducteur?
« Je veux juste un câlin ».
Il n'en faut pas beaucoup pour qu'un homme soit excité. Un effleurement, un baiser, l'odeur des cheveux. Lorsqu'un homme ne sert qu'à donner des câlins, c'est comme s'il était un nounours réconfortant. Et un homme veut être vu comme un être viril, avec un sex-appeal irrésistible !

Donc... Un homme se résume à son pénis? Ça ne laisse pas beaucoup de place à la créativité... ;-) Ça manque un peu de zones de gris cette perception de la masculinité.
« Ce sont des choses qui arrivent à tout le monde. »
Oui, les hommes le savent, mais ils ne veulent nécessairement pas l'entendre... de votre bouche... au lit!

C'est étrange ce commentaire... La partenaire devrait dire quoi? Ne pas dire quoi? Ce n'est pas parce que deux personnes font comme si ça n'existait pas que ça n'existe pas. La charge émotive, elle, reste. Le malaise, la honte, peu importe. Tenter de supporter son partenaire est un geste de solidarité pour aider à passer le moment de malaise. Mais c'est vrai qu'avec l'énoncé précédent, l'auteur présente l'homme comme un homme-pénis ;-)
Le ronflement.
Les femmes aussi ronflent, tout le monde le sait! Mais les hommes ne veulent pas forcément voir leurs blondes comme des êtres qui pètent, rotent et ronflent. C'est très anti-sexy et anti-féminin.

Ok. Celà étant dit, quelles sont les solutions? Que vous ne dormiez jamais ensemble, "au cas"? Car il n'y a rien de plus traître que le sommeil pour qu'un pète ou un ronflement survienne. Cet auteur semble avoir une dent contre l'intimité. Car dans l'intimité, il y a aussi le partage de certaines zones de vulnérabilité, de grisailles. Il y a une marge entre "faire un concours de pète" et entendre l'autre péter. De plus, une personne autant atteinte par ces éléments superficiels est une personne dont le désir sexuel est plutôt fragile. Il serait pertinent d'explorer plus loin le sens de tout ça...
«J'ai lu dans un magazine que les hommes aiment bien qu'on touche leur anus.»
Il voudra probablement mettre la main sur ce magazine pour... le jeter à la poubelle! Car, à moins d'être ouvertement très excités par ce genre de caresse, c'est une zone intime que les hommes aiment garder hors de la portée de leur femme.

Deux choses : c’est vrai qu’une personne qui n’a jamais eu de caresses à l’anus peut être surprise et peut-être même fâchée de se voire insérer un doigt dans l’anus. C’est vrai pour les hommes et pour les femmes. On vient de tomber dans le bon vieux mythe qu'une caresse à l'anus transforme un homme en homosexuel.
La morale de l'histoire? Beaucoup de mythe et de stéréotype sur la masculinité perdurent. Messieurs, vous avez peu de latitude, selon cet auteur, pour exprimer votre masculinité!