Des scientifiques ont réussi à inventer un test qui permettrait à une personne qui le souhaiterait de détecter la présence de drogues du viol dans son verre (GHB, kétamine et bénzodiadépines). Le procédé est simple; il suffit de mettre quelques gouttes de ce qui se trouve dans votre verre sur une bande spéciale; si celle-ci change de couleur, c’est que votre verre contient une des trois drogues du viol énuméré plus haut.

Ces gadgets contiennent certaines lacunes. La première chose qu’on oublie, c’est que la principale « drogue du viol », c’est l’alcool. Payer un, deux, huit verres à une personne pour l’amener à perdre ses inhibitions et son sens du jugement peut être très efficace pour entraîner une personne sans son consentement et avoir des relations sexuelles avec elle. Donc dans ce cas, les bandes ne sont d’aucune utilité.

Ensuite, on sait que la majorité des personnes qui mettent de la drogue dans un verre en mettent dans le verre d’une personne qu’elles connaissent; un(e) ami, l’ami(e) d’un(e) ami(e), une connaissance et parfois même un(e) client(e) (par le barman ou la barmaid). Comme je le disais à propos des condoms anti-viol ici, nous n’avons pas tendance à mettre en place des mesures de protection pour nous protéger des personnes qu’on connaît et en qui on a confiance. Il faut arrêter de croire que les personnes qui utilisent la drogue du viol sont majoritairement de méchants inconnus; c’est plutôt le contraire.

Ensuite, une personne qui boirait une consommation qui contient de la drogue risque davantage d’en prendre conscience le lendemain (lorsqu’elle ne sait pas comment elle est entrée chez elle, a un black-out à propos de parties de la soirée, etc) qu’au moment où elle le boit, parce que ces drogues affectent le jugement.

Le problème avec ce genre de gadget, c’est qu’il nous donne un faux sentiment de sécurité; c’est bien beau avoir une de ces bandes dans son sac, mais si notre jugement est affecté, aurons-nous la capacité de penser à l’utiliser?