Je viens de lire un communiqué de presse qui m'a jeté par terre.

Le Regroupement québécois des CALACS (Centre d'aide et de lutte aux agressions à caractère sexuel) dénonce la mise en place d'une prison-hôpital spécialisée dans le traitement des délinquants sexuels dans la région de la Gaspésie.

Un des éléments qu'elles dénoncent est l'appellation de cette institution qui pourrait porter à croire que les personnes délinquantes sexuelles sont malades (à cause de l'appellation hôpital). J'admets que sur ce point, on pourrait débattre. En effet, les personnes qui commettent des agressions sexuelles sont beaucoup plus "monsieur-madame" (surtout monsieur) tout-le-monde que des malades mentaux. Certaines de ces personnes ont des troubles de santé mentale, mais ce sont des cas plus rares. Bien sûr, les personnes qui commettent des agressions sexuelles ont des distorsions cognitives et tentent de se convaincre que ce qu'elles font est correct. Ces personnes ont besoin d'un traitement, d'une thérapie. Est-ce pour cette raison qu'on appelle le centre "prison-hôpital"? J'imagine. Cette appellation ne me choque pas particulièrement, mais il est vrai que ça peut maintenir certains mythes.

Par contre, le reste du communiqué est aberrant:


Comment peut-on être contre le traitement des personnes délinquantes sexuelles et travailler auprès des victimes d'agression sexuelle? Comment peut-on souhaiter mettre uniquement de l'argent sur des programmes de prévention, sans prendre en considération qu'il faut quand même continuer de faire de l'intervention? Comment croit-on qu'on contrera la récidive des personnes qui commettent des agressions sexuelles sans encadrement adéquat?

Je trouve ce genre de discours complètement aberrant et complètement irresponsable. Les groupes qui travaillent avec les délinquants sexuels sont très peu financés et c'est une bonne nouvelle que le gouvernement prenne conscience de l'importance d'investir de l'argent pour travailler auprès des délinquants sexuels. Il faut travailler avec une approche globale de la problématique et injecter de l'argent uniquement pour les victimes et la prévention n'est pas suffisant. 

Dans un monde utopique, il n'y aurait pas d'agressions sexuelles et nous n'aurions pas besoin d'injecter de l'argent pour les délinquants sexuels... mais nous ne sommes pas dans un monde utopique.